Je viens de regarder l'émission la musicale, sur canal+, consacrée à Gainsbourg. On nous avait déterré pour l'occasion Daniel Darc et Miossec qui se sentaient obligés de se la jouer Gainsbourgs sur le retour en bafouillant des banalités de pseudo-dépravés complètement à l'Ouest (peu convaincants, donc). Nos grands amis de télérama (n'est-ce pas Vincent) semblaient avoir jeté leur dévolu sur Philippe Katerine ("trois minutes de fraîcheur" dans l'émission) mais ce n'est pas lui non plus qui aura retenu mon attention ce soir, désolé pour nos intellos aux goûts musicaux certains mais toutefois discutables.

L'artiste qui ressortait vraiment ici était Grand Corps Malade. Il faut le voir, grande baraque appuyée avec prestance sur sa béquille, posant les mots avec précision de sa voix grave. Le personnage est slameur. Et il slame drôlement bien (bon, j'avoue, il y a deux heures je ne savais même pas ce qu'était le slam)! J'ai été scotché par sa capacité à mettre en relief la musicalité de la langue, car contrairement à l'anglais qui se prête plutôt bien à la chanson, le français n'offre que des intonations monotones. Or là, miracle, sans forcer, Grand Corps Malade, accompagné au clavier par S Petit Nico, balance ses textes mélodieusement et c'est franchement épatant.

Son style en impose, je suis allé faire un tour sur son site, www.grandcorpsmalade.com, où on peut écouter des extraits de son album midi 20, tout frais sorti le 27 mars, et lire ses textes. C'est ma révélation de la semaine, à découvrir absolument.

J'aurais aimé vous mettre un extrait de son oeuvre en musique de fond, hélas je ne sais pas comment faire depuis le changement d'interface (ça devient relou ce truc), s'il se trouve ici une bonne âme qui pourrait m'expliquer comment faire...