• De battre mon coeur s'est arrêté

    A défaut d'actualité brûlante (il y a bien eu le référendum sur le CPE et le blocage organisé aujourd'hui à la fac mais les résultats n'ont pas encore été annoncés), j'en arrive à commenter le programme télé. Quelle déchéance!

    Le film vient de passer sur canal+, je suis encore sous le choc. Il méritait bien de raffler tous ces césars.

    L'histoire est conventionnelle, ce qui change, c'est la façon de la mettre en images. Les plans restent toujours accrochés aux personnages, c'est assez étonnant mais ça passe très bien à l'écran.

    J'aime beaucoup Romain Duris, ses rôles ont souvent un caractère ambigü (c'est le cas par exemple dans Exils ou plus récemment Les Poupées Russes), il endosse une panoplie de héros pas toujours défendable et pourtant très charismatique. C'est assez curieux. En tout cas sa prestation dans ce film est exceptionelle. J'ai été très impressionné de le voir jouer réellement du piano alors que je m'attendais à des plans qui dissimuleraient systématiquement ses mains (c'est le cas parfois mais c'est plutôt rare).

    C'est une très belle métamorphose que nous offre Jaques Audiard. Si vous n'avez pas encore vu le film, je vous le recommande chaudement.


  • Commentaires

    1
    Vendredi 24 Mars 2006 à 16:38
    Très bon film
    J'ai moi-même adoré ce film qui m'a retourné les tripes et un peu tiré les larmes lors de sa sortie en salle. Le rapport père-fils est terriblement bien présenté (la première scène du mec racontant la maladie de son père et l'inversement des rôles est très poignante). C'est vrai que Romain Duris est excellent et que le film n'a pas volé ses césars vu le talent de Jacques Audiard. Je ne comprends toujours pas la critique de Jean-Baptiste Morain dans les Inrocks qui fustigeait ce film. Le mieux c'est de la retranscrire : "Tout cela n'est pas nul, loin d'être génial [...], plutôt mieux que l'horrible Sur mes lèvres. Tout est un peu moyen, un peu lourd.[...] On a beau trouvé ce cinéma honnête, on n'est pas obligé d'aimer ça. Parce qu'on y sent une vraie misogynie, et surtout une fascination pour les "vrais" mecs... Fascination rance pour les beaufs à l'ancienne qui aurait légèrement tendance à me donner envie de gerber". Ce torchon est vraiment écrit par des crétins. Excusez-moi pour les abonnés, mais au cas où vous ne l'auriez pas compris je ne peux pas voir en peinture ces blaireaux de Télérama ou des Inrocks qui croient bon de descendre un film excellent si celui-ci a eu le malheur de rencontrer avec succès son public ou de traiter de thèmes sincères comme les rapports père-fils ou la rédemption. C'est à se demander comment travaillent ces crétins d'intellos parigots pour n'encenser que les longs-métrages (peut-être bons) que seuls trois pauv'pecnos iront voir dans une salle du XVIe. De Battre Mon Coeur S'Est Arrété ne retranscrit pas la fascination d'Audiard pour les brutes beauf et misogynes ; bien sûr le scénario insiste sur cet aspect des personnages centraux mais le rejet du héros vis-à-vis de ce qu'il est devenu est nuancé par le fait que c'est tout ce qu'il le rapproche de son paternel. Les femmes du film subissent de plein fouet la beauf attitude et la violence de leurs maris mais sont-elles obligées de rester ? Elles préfèrent profiter du fric facile et se laisser humilier sans se poser de question. Si ce milieu des marchands de biens répugne tellement Jean-Baptiste Morain, c'est sûrement parceque, enfermé dans sa citadelle, il ne doit pas cotoyer souvent les milieux populaires car l'on rencontre ce genre de personnages très facilement dans notre société et dans d'autres professions dès qu'on regarde plus attentivement le quotidien des petites gens et les conséquences du règne de l'argent-roi.
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