• iso

    Hahaaa... Je vous avais mis en garde, j'ai décidé de faire un "petit" bilan des dernières sorties en fireboule. Je sais que la plupart des gens qui tomberont sur cet article s'en désintéresseront avant même de l'avoir lu. A tort ou à raison, je ne suis pas là pour juger. J'ose espérer que ça éveillera la curiosité de l'expatrié manseau.

    Pour commencer, la photo d'illustration n'est pas de moi, elle ne me montre pas non plus, mais comme on voit un fireball mettre une branlée à un Iso, je la mets pour me faire plaisir. Entrons maintenant dans le vif du sujet. Comme vous le savez, mes épreuves écrites passées, je me suis lancé dans une semaine de navigation intensive, avec tout plein de sorties différentes. Je propose de les reprendre chronologiquement puisque c'est également un peu leur ordre d'intérêt.

    Vendredi 16 juin:

    Je suis tout content, je grée dès le petit jour pour sortir en solo en même temps que les catas de la voile scolaire. Un peu pourri, il n'y a pas assez de vent pour rester au trapèze, et c'est vite la pétole. Bon, je m'obstine un peu et vers midi le vent daigne se lever. Dommage, il faut que je rentre manger.

    Retour l'après-midi. J'avais invité Ludovic, un copain de longue date (de la 6ème précisément, ça remonte à près de 9 ans) à venir essayer le bateau. Ca tombe bien, le vent est bien monté. On part, le vent tourne Nord-Est (le traditionnel coup de thermique de 15h) et se stabilise à 15 noeuds. Premiers vrais bords au planning quand on revient au largue vers la côte en surfant allègrement les vagues. Sympa.

    Samedi 17 juin:

    Bon, là j'ai pas pu naviguer et c'est bien regrettable car c'était le challenge du club. Il fallait que j'encadre en sécu donc le fireball reste au sec pendant que je m'ennuie sur mon bateau à moteur à l'ancre près d'un bouée du parcours de la régate. Dommage car c'est un bête 420 qui termine premier des dériveurs. J'aurais bien aimé le torcher copieusement. Tant pis.

    Dimanche 18 juin:

    Retour du fireball sur les flots. Maxi pétole. Etienne est en 420 et rentre au bout d'un quart d'heure complètement dépité. Moi j'ai proposé à Ludovic de venir donc on sort le bateau quand même. Pendant qu'Etienne dégrée le vent se lève un peu. On atteint péniblement les 2 Beaufort mais au moins on avance. C'est tranquille, on a des petits passages à vide où le bateau s'arrête mais c'est marrant car on est pas mal de bateaux sur l'eau et c'est à qui réussira à capter en premier le moindre pet de vent pour relancer son bateau. Au bout d'un moment, le vent est à peu près constant, même si on se prend des bascules incompréhensibles toutes les 5 minutes, ça semble confirmer les prévisions de Météo France (maudissons-les au passage) qui annoncent 3 à 4 Beaufort. Confiant, je propose une petite ballade le long de la côte. On arrive doucement devant Bernières, je me dis qu'il est temps de faire demi-tour et là: blague. Plus de vent du tout. La mer se transforme en un magnifique miroir gris-vert et on a l'air con. Ce n'est que le début. Comme on n'avance même plus d'un centimètre à la minute, on se met à ramer à la main comme des nazes. On n'avance pas très vite et on se fatigue rapidement. Pendant ce temps, on a des gros beaufs qui tournent autour de nous avec leur zodiac et ses 200 chevaux au cul en se foutant ouvertement de notre gueule. C'est rageant. Comme le vent semble s'être définitivement cassé la gueule, on part sur la plage de Bernières pour tirer le bateau. Ici débutent les quarante-cinq minutes les plus lamentables de ma vie de voileux. Près de quatre kilomètres de marche dans un mètre d'eau, devant tous les gens qui se baignent et nous regardent avec un sourire béat. La situation est vraiment pitoyable. On doit contourner les épis pour faire passer le bateau, sauf que d'un côté on a un mètre d'eau et quand on arrive de l'autre côté, il y en a plutôt deux et on a, de ce fait, beaucoup moins pied. Notre séance d'aquagym s'achève enfin quand on arrive devant le club de Luc. On remonte le bateau et là: reblague. Le club est fermé, je suis obligé d'aller jusqu'à Douvres pour récupérer les clès. Pour ajouter au côté pathétique de ces instants fabuleux, il faut savoir que j'étais vêtu de mon magnifique lycra jaune pétant, celui qui déchaîne les passions et les remarques désobligeantes. C'est donc la honte.

    Lundi 19 juin:

    Je suis réveillé par mon téléphone (il est déjà 10h), c'est Raphaël qui m'incite fortement à venir naviguer. J'ai un peu la tête dans le cul mais 30 minutes plus tard je suis sur le fireball pendu à mon cable de trapèze. Je me tire la bourre avec Raphaël qui a sorti son pur-sang boosté. Les conditions sont parfaites: 3 Beaufort de Sud-Ouest, mer ultra-plate (c'est pas le vent de la veille qui risquait de faire de la houle). J'arrive à planer et les sensations sont exceptionnelles. Tellement que je me laisse un peu trop griser et dans un moment de confiance mal venue je déssale joyeusement. C'est ma première gamelle en fireball, je suis très ému. Contrairement à ce que je craignais, le bateau se redresse sans problèmes en quelques secondes, il faut juste que je me mette debout à l'extrême extrémité de la dérive. La navigation se poursuit à merveille mais il faut quand-même rentrer car la mer descend et on commence à raser les cailloux d'un peu trop près. Petite satisfaction au passage: j'ai bien gratté Raphaël, son bateau est pas mal mais le mien reste plus rapide, même si j'étais trop léger pour pouvoir l'exploiter à fond.

    Mardi 20 juin:

    Nouvelle sortie dans du Sud-Ouest mais un peu plus soutenu. Je pars super vite mais le vent est très irrégulier (du vent de terre, quoi) et je suis méchamment à la rue dans les risées et je me retrouve le cul dans l'eau dans les molles. C'est rigolo 5 minutes mais au bout d'une heure et demie à faire des allers-retours entre le fond du bateau et le trapéze maximal, je suis un peu claqué et j'ai les abdos qui chauffent. Je rentre un peu prématurément mais ça devenait craignos, le vent ne soufflait plus qu'en rafales et ça devenait ingérable en solitaire avec mon taquet de GV qui restait systématiquement coincé. Un peu décevant.

    Jeudi 22 juin:

    J'ai invité Maxime (de médecine) à naviguer. Je regrette pas mon choix d'équipier (bien "dense") car il y a vraiment beaucoup de vent: 5 Beaufort établis, la sortie la plus violente. J'ai sorti l'équipement de circonstance: fusées de détresse et écope. On part au planning direct. Je suis au trapèze à fond. Le bateau est bien plus facile à tenir quand on est deux. Comme on va vraiment très vite, les lèvres de dérive se rappellent à mon bon souvenir: on a encore un magnifique geyser à l'arrière de la dérive. Ca faisait longtemps. C'est un peu chiant car on se remplit vite et ça nous oblige à faire des pauses pour écoper. On se fait des bords incroyables, le vent monte encore un peu. Je ne suis jamais allé aussi vite en fireball, on avance presque aussi rapidement que pendant la super sortie en Iso sous spi (celle où on avait plié le mât). Il faut croire qu'on sollicite un peu trop le bateau puisque mon taquet d'écoute de foc se retrouve arraché avec une bonne partie de son support en bois. Je sens que la sortie devient un peu trop costaude, il est temps de rentrer. Supers souvenirs. C'est actuellement ma meilleure navigation.

    Ce matin, j'ai réparé mon taquet comme j'ai pu. On verra si ça tient. A part ces considérations voileuses, j'ai passé mon oral d'allemand hier. Comme prévu, c'était une formalité.

     

    P.S. pour Antoine, je te mets au défi de faire un commentaire plus long d'un caractère que cet article. Si tu y parviens, tu recevras sans tarder ta médaille de commentateur de l'impossible.


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  • techari

    Comme il ne fait pas très beau aujourd'hui, je ne suis pas allé naviguer. C'est la première fois que je ne vais pas sur l'eau depuis la fin de mes écrits. Je ferai peut-être un compte-rendu synthétique de toutes mes dernières sorties fireball d'ici quelques jours.

    Pour l'heure, il pleut et je préfère me persuader que c'est quand même l'été en écoutant de la musique typée estivale. Petite parenthèse au passage: c'est la fête de la musique aujourd'hui, donc il faut sortir, découvrir tous les petits groupes qui tentent de survivre près de chez vous et les soutenir.

    Ceci étant dit, passons à l'album du jour: Techari, du groupe Barcelonais Ojos de Brujo. J'aime beaucoup leur style, flamenco élangé à des sonorités plus modernes. Mais attention, il ne faut pas vous imaginer que ce disque est une copie éhontée de Gotan Project. Point du tout, ça n'a rien à voir. Tandis que Gotan Project mise plutôt sur des mélodies laconiques, on a ici des airs relativement joyeux, entraînants et même parfois un peu excités. Le tout agrémenté de petits coups de scratch pour réhausser. C'est original et l'ensemble fonctionne bien.

    Morceau en écoute: El confort no reconforta, extrait de l'album Techari.


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  • Comme promis, retour des articles voileux sur ce blog qui commençait à se donner des airs de télérama du pauvre. J'ai fini mes examens (il me reste encore la sempiternelle blague de l'oral d'allemand pour les nuls mais c'est une formalité et je me considère d'ores et déjà en vacances). Aujourd'hui, mes amis, parlons (enfin, c'est un usage de la langue française mais idéalement je préfèrerais que vous vous taisiez pendant que vous lisez les informations d'une importance capitale que je vous transmets). Parlons donc du RS 800, un bateau qu'il a l'air rigolo.

    Donc, une fois de plus, c'est particulièrement casse-gueule, comme en témoigne cette jolie photo qui laisse deviner un bateau bondissant. Rappelez-vous, le Spice m'avait laissé pantois (mais si, souviens-toi lecteur assidu, j'en ai parlé au mois de décembre, tu n'as quand-même pas oublié?!), ben ce bateau-là est encore pire. Pourtant il porte un peu moins de toile mais apparemment ça ne l'empêche pas d'aller plus vite, de sauter encore plus facilement, et bien sûr de se retourner fourbement à la moindre variation de vent.

    On n'en trouve pas encore en Normandie mais ça viendra. De toutes façons, on est en pleine organisation d'un grand rassemblement de skiffs sur les côtes Normandes(pour ceux qui débarquent ou qui ne comprennent vraiment rien, j'appelle "skiffs" les dériveurs à coque planante, grément surboosté et méga spi assymétrique! C'est plus clair, maintenant, hein?). Le truc aurait lieu mi-octobre, sans doute à Granville. Parmi toutes les bêtes de course qui viendront, il se trouvera certainement quelque RS800 accueillant dont l'équipage m'accordera un petit tour d'essai.

    Sur ce bateau, hormis les échelles conséquentes, on trouve un bon gros spi de 21m², 16m² de voiles lattées au près (à peine plus que sur le fireball mais les voiles n'ont pas la même gueule et on se doute que le comportement est différent...), double trapèze, mât carbone, coque prévue pour le planning débridé, etc... Ca doit vraiment être fun.

    RS800

     

    P.S. J'ai compris comment fonctionne le lecteur à gauche de cette page. Pour qu'il marche correctement, il faut sélectionner un article de la liste du bas. C'est tout pourri et anormal de devoir utiliser ce subterfuge mais pour une raison qui m'échappe ça ne fonctionne que comme ça. Avantage de ce lecteur capricieux: il vous permet, à vous,fans de mes goûts musicaux indiscutablement excellents, d'écouter les 10 derniers titres mis en ligne par mes soins. C'est l'occasion d'écouter environ une demi-heure de BONNE musique pendant que vous surfez sur l'internet. A vous de saisir cette chance inestimable...


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  • ma

    Bien que censé réviser, je suis allé au cinéma voir Marie Antoinette. Après avoir laissé quelques extraits de la BO, place au film en lui-même. J'avais une petite appréhension car bien qu'inconditionnel de Sofia Coppola, j'avais entendu quelques critiques de gens déçus qui ne retrouvaient pas le style des premiers films. On est pourtant vite rassuré et le film est une vraie réussite, le ton est très juste et en ce qui me concerne, l'approximation historique décriée par certains ne m'a pas choqué.

    Comme toujours, l'ambiance est très soignée et l'esthétique de Versailles donne une nouvelle dimension au travail de Sofia Coppola. Les acteurs sont très bons, on est surpris de voir quelques Français dans des petits rôles comme Mathieu Amalric (vu dans l'excelent Rois et Reines).

    Bref, il ne faut pas hésiter, si vous avez aimé Virgin Suicides et Lost in Translation, courez voir Marie Antoinette qui devrait tout autant vous plaire.

    Morceau en écoute: APHEX TWIN-Jynweythek Ylow, extrait de la BO du film.


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  • photo

    Bon, je sais, encore de la musique. En plus là c'est un peu naze parce-qu'il ne doit pas rester beaucoup de monde ne connaissant pas Radiohead. Mais je vous demande d'être indulgents: je suis en révisions en ce moment et on ne peut pas dire que je mène beaucoup d'aventures palpitantes ces temps-ci.

    C'est justement pour cette raison que je vous poste le titre No Surprises ce soir. J'ai eu un instant proustien en réécoutant ce morceau tout à l'heure. C'est une chanson que j'écoutais en boucle à la belle époque où je révisais pour le concours médecine. C'est une étrange coïncidence que je n'écoute cette chanson qu'en période pré-examens. C'est en tout cas une musique de bon aloi qui a parfaitement sa place sur cette page.

    Morceau du jour: No Surprises, de Radiohead, extrait de l'album OK Computer.


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